La loi Alur porte préjudice aux bailleurs

Malgré l’opposition déterminée des bailleurs, des propriétaires et des institutions de tous ordres, Mme Duflot, alors ministre, a cru bon de renforcer encore la protection des locataires d’habitations principales. Une fois de plus, les intérêts politiques ont primé les intérêts des citoyens et les propriétaires, comme les administrateurs de biens, en subissent déjà les conséquences désastreuses. Accessoirement, cette loi a eu pour effet de supprimer quelque 10 000 emplois et de diviser par deux les chiffres d’affaires liés aux locations. N’est-ce pas là un exemple de la magnifique gestion économique du pays ?

Les effets pervers d’un préavis raccourci

La loi Alur autorise les locataires habitant les zones tendues d’Ile-de-France et des grandes villes à donner un préavis de sortie d’un mois seulement au lieu de trois mois. Bien entendu, les locataires se sont engouffrés dans ce dispositif et les congés dépassent rarement un mois.
Les conséquences sont désastreuses pour les bailleurs et les administrateurs de biens.

En effet, pendant le mois de préavis donné par le locataire, l’administrateur de biens soucieux de réaliser un travail de qualité - GFI Conseil en l’occurrence - doit assurer dans l’urgence tout une série de prestations :
• réaliser un pré-état des lieux pour apprécier l’état de l’appartement et prévoir des travaux éventuels ;
• demander éventuellement des devis, ce qui suppose que l’entreprise puisse accéder au logement, mais les locataires laissent rarement entrer des tiers ;
• remettre en location afin de trouver de nouveaux locataires ;
• faire visiter plusieurs fois dans le mois, ce qui se révèle impossible à cause du locataire en place ;
• examiner très attentivement les dossiers des candidats (précaution indispensable car 35 % des dossiers comportent de faux documents et 90 % des candidats n’ont pas des revenus suffisants pour être éligibles à l’appartement), vérifier toutes les données et recueillir l’accord de l’assureur ;
• rédiger le bail et les annexes et convoquer le nouveau locataire pour la signature ;
• faire l’état des lieux de sortie du locataire :
• effectuer les réparations le cas échéant ;
• faire l’état des lieux d’entrée du nouveau locataire.

En théorie, tout cela est réalisable en un mois, à condition qu’aucun élément ne vienne perturber ce cheminement et que le marché soit dynamique.
Or, le comportement des locataires aggrave une situation déjà compliquée par un marché en difficulté en raison d’un grand nombre de logements libres. Les locataires sortants laissent rarement visiter leur logement pendant le mois de préavis, au prétexte qu’ils travaillent, ne sont pas disponibles ou sont dans leurs cartons. Il n’est donc pas rare de ne commencer les visites qu’après leur départ, ce qui fait perdre un mois au bailleur, sans compter les travaux. De plus, les futurs locataires font preuve d’une extrême exigence, qui peut se concevoir, mais surtout certains continuent leurs visites alors même qu’ils se sont engagés sur un appartement et finalement se désistent au dernier moment. Résultat : malgré nos diligences (nous travaillons sur 8 sites Internet de location), il nous faut parfois deux mois pour louer un logement.
Cette loi porte donc un réel préjudice aux bailleurs et nous tenions à le souligner pour qu’ils comprennent aussi notre souffrance et nos difficultés, qui s’ajoutent à leur préjudice.



 

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